Des coureurs semblent affectés par le froid; nous ne pouvons que leur conseiller d’essayer notre matériel, transpiration assurée! Le panneau 1KM se montre à nous, encore 700m. Transformés en véritable rivière et les jambes sciées par le baudrier nous décidons de marcher quelques instants. La joie des enfants de dépasser les « mineurs », les « éclaireurs », les « alpinistes » ou encore les « pompiers de sous-terre » est grande et c’est bien volontiers que nous les laissons passer. Nous reprenons tout de même le rythme, afin de passer la ligne d’arrivée en beauté. Le retour en habits civils fut le bienvenu! Une jolie expérience et une promesse pour nous trois de remettre cela les années suivantes avec, on l’espère, d’autres motivés !
Il y a pourtant un problème à régler suite à cette course : enfiler le matériel vertical donne envie de plonger sous terre ! Cela tombe bien, il a été discuté vendredi de retourner au Grêlon Fumant dimanche. C’est donc à 9h que Marc, Yves, Seb et moi nous nous retrouvons pour un chocolat chaud au col du Marchairuz. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur la longévité des perroquets, de trouver un sandwich adapté au bidon étanche et de confirmer notre destination. La neige étant encore bien présente sous les arbres, nous parquerons les véhicules à 500m du trou. Après un équipement rapide, nous arrivons au bord du premier puits. Un peu de glace sur un côté fait redouter à Seb le moment de l’équipement, mais c’est finalement sans trop de difficulté qu’il pose son amarrage, avant de disparaître sous terre.
Au fond, rien n’a changé, la « vache folle » veille toujours sur les nouveaux arrivants et la salle de la proue a toujours sa forme caractéristique.
Vient alors le redouté P17. Surprise, une corde est en place ! Redoutant un peu d’utiliser du matériel inconnu, nous plaçons notre corde à côté de celle-ci. Il s’avère qu’il s’agit de la même qualité de corde; de celles qui ne nous laissent pas faire des descentes « plein-pot » 😉
Arrivé en bas nous attend la rampe quelque peu instable qui nous mène au P13. Avec les nombreux amarrages, la poignée et autres pédales crochées sur les côtés du baudrier, je m’amuse un moment dans la partie la plus étroite du puits. Heureusement, cela finit par passer! Suit alors le méandre de l’Abasourdi. Par une mauvaise compréhension de ma part, nous suivrons une voie plus délicate que la normale avec Yves, mais c’est entier que nous arrivons en haut du P50.
Marc, qui s’élance juste après Seb, a vite fait de se retrouver dans une situation délicate: le fractio était en effet très court et ce n’est que grâce à sa poignée et à l’aide de beaucoup de patience qu’il arrive à enlever son descendeur. Il décide de rester longé à l’amarrage pour nous aider. La descente se poursuit ensuite paisiblement jusqu’à un autre fractio très court. Il va mettre à mal ma patience, mais grâce au calme et conseils de Yves je finirais par m’en sortir.
Je poursuis alors ma descente et entend quelques exclamations de « joie » du fond du puits. C’est alors un Seb morose qui me conseille de ne pas prendre le kit pique-nique jusqu’au fond, le coin ne semble pas propice au repas. J’ai tôt fait de le rejoindre et de – tout 😉 – comprendre. Il s’agit d’une mare de boue avec quelques rares endroits stables. C’est humide et exigu, vraiment pas l’idéal pour un festin ! Yves nous rejoint et manque de peu un bain de boue. Marc a bien compris qu’un piège l’attendait là en bas et il a tôt fait de remonter, nous montrant le chemin à emprunter pour atteindre le puits suivant.
La faim se fait sentir, mais aucun coin ne permet de nous accueillir. En descendant encore un puits nous trouverons peut être quelque chose ! Marc remonter chercher la nourriture restée un palier plus haut et nous trouvons un coin un peu moins serré et boueux que le reste. Le moral reboosté, les batteries rechargées à coups d’isostar, nous sommes prêts pour remonter ! Seb ouvre la marche. Il apprendra à ses dépens que les « pompées » les plus efficaces ne sont pas toujours les plus favorables : il se tape méchamment l’épaule contre un rocher. Après un petit moment légèrement sonné, il reprend la montée et nous suivons.
Marc va passer un moment à essayer de défaire un nœud de pêcheur entre deux cordes. Impossible d’en venir à bout. Les cordes se rangeant dans deux kits différents, il se voit obligé de remonter le P50 chargé à double ! Alors que j’arrive en haut de ce même puits, Seb me donne la technique : nous utiliserons notre corde pour mettre notre poignée et la corde déjà en place pour se croller. Quelques coups de pied dans le kit permettent de le déloger de l’étroiture où il s’était logé et je suis en haut du puits ! Alors que Seb avance déjà dans le méandre je reste pour donner à mon tour l’astuce à Yves.
Avec le kit blindé – qui fait son poids – le premier de colonne peine un peu dans l’étroiture du P13. Yves attend son frangin lorsque je me lance à mon tour dans le méandre, prenant cette fois le chemin juste. Le reste des remontées se passe bien et je retrouve l’extérieur avec un temps maussade pour nous accueillir. Nous attendons alors les deux frangins. Le temps semble long, Seb hésite plusieurs fois à redescendre. Arrive finalement Yves qui nous expliquera que suite à un malentendu Marc s’est trimballé deux kits sur la plupart des puits, en plus du déséquipement ! Il est bien fatigué, et avance à son rythme. Pour le dernier puits il crochera son kit à la corde et Seb le remontera.
Bien fatigués, nous prenons le chemin des voitures. C’est en voyant le tas de matériel sur le parking que nous comprenons le poids des kits et que nous nous promettons de faire mieux la prochaine fois.
Une jolie sortie supplémentaire, même si nous nous accordons sur le fait que cette cavité nous est maintenant assez connue 😉 Elle nous aura en tout cas offert une bonne nuit de sommeil et du matériel à laver !
Chloé