Après une semaine passée à explorer les sommets majestueux du Valais, le moment est venu pour moi de pivoter vers une tout autre expérience : les mystérieux souterrains du Jura. Cependant, cette fois-ci, je ne suis pas seul. Accompagné par les membres du club, je m’apprête à faire découvrir aux participants de cette deuxième édition du passeport vacances 2023 les trésors cachés sous nos pieds.
Malgré les prévisions météorologiques annonçant une journée ensoleillée et chaude, le ciel couvert et les éclairs jouant sur les sommets jurassiens accueillent notre groupe en ce début de journée. Comme d’habitude, nous retrouvons tous les participants à 9 heures à la gare de Cheseaux. Tous sont présents et motivés pour cette édition, et après une brève vérification de leur équipement, nous prenons congé de leurs parents et nous dirigeons vers notre local situé au centre du village.
Après la distribution des casques, des gants et des vestes, nous entamons le chargement du matériel et des participants dans les véhicules. C’est à ce moment que la pluie décide de s’inviter, venant combler le manque de précipitations des derniers temps. Nous préférons patienter dans notre grange jusqu’à ce que l’intempérie se calme.
Quelques minutes plus tard, le déluge n’est plus qu’un souvenir lointain. Alors que nous prenons la route, la chaîne du Jura se dévoile sous un ciel bleu éclatant. Après un trajet d’une bonne heure à travers Vuiteboeuf, St-Croix et Fleurier, nous atteignons enfin notre destination : le parking commun de la grotte de la Cascade et des gorges de la Poëtta-Raisse, à Môtiers.
Après l’équipement de chacun, nous nous dirigeons vers l’entrée de la grotte. La rivière qui longe le chemin ainsi que la cascade, source d’inspiration du nom de cette cavité, sont asséchées, conformément à nos attentes. Attirant l’attention des passants, notre groupe de jeunes spéléologues suscite curiosité et admiration. Un bref briefing de sécurité se tient avant que nous nous enfoncions tous ensemble dans les entrailles de la montagne. La progression dans la grotte se déroule sans encombre, et l’aisance de chacun est palpable. De courtes haltes ponctuent notre chemin, permettant à tous de reprendre leur souffle après les passages plus techniques ou physiquement exigeants.
Nous prenons également le temps de faire une pause à un endroit stratégique de la grotte pour vérifier le niveau de l’eau, et la bonne nouvelle est que malgré l’orage matinal, les galeries sont encore plus sèches qu’en juillet. Nous parvenons rapidement à la petite escalade menant au fameux corridor de boue, qui a suscité l’attente de certains, et surtout de certaines. En toute sécurité, grâce à l’utilisation de ceintures et de cordes de sécurité, nous franchissons cet obstacle pour entamer une descente particulièrement boueuse, menant au siphon triangle. Comme prévu, le siphon est complètement vide, offrant aux enfants le privilège rare de l’explorer en détail. À ce stade, notre exploration atteint son apogée, et il est temps de faire demi-tour.
Malgré les échelles installées sur le côté du corridor pour éviter la glaise la plus épaisse, certains préfèrent tester le milieu du couloir, lançant un concours pour voir qui parviendra à rester debout. Les bottes s’enfoncent de plus en plus, rendant la marche laborieuse, et certains se lancent dans des techniques originales : d’abord à genoux, puis carrément à plat ventre, nageant littéralement dans la boue. Si ce n’est pas plus efficace, au moins cela provoque des éclats de rire !
Le retour se déroule aussi facilement que l’aller, bien que certains le trouvent légèrement plus pénible. Peut-être que les kilos de boue recouvrant bottes, pantalons et doudounes n’y sont pas étrangers…
Après quelques efforts supplémentaires, nous quittons les 6 degrés de la grotte pour retrouver les 30 degrés à l’extérieur. Une dernière photo de groupe capture le moment, avant que nous ne retirions casques et vestes, sous le regard à la fois amusé et émerveillé de quelques promeneurs présents.
Nous retournons vers le parking, où la fontaine et les abris nous serviront de vestiaires pour nous débarrasser de la boue et changer de vêtements. Enfin, le pique-nique tant mérité réunit chacun d’entre nous autour d’un moment de convivialité.
Une fois nos estomacs rassasiés, il est temps de reprendre la route en direction de Cheseaux. Certains parents nous rejoignent directement à la grange, tandis que d’autres participants trouvent encore l’énergie de s’amuser dans notre parcours d’exercices.
C’est ainsi que se clôt une journée qui s’est déroulée à merveille. Je tiens à exprimer ma gratitude habituelle envers mes collègues du Spéléo-club de Cheseaux : Sandy, Yves, Valery-John, Christine et Guy, pour leur aide et leur soutien, ainsi qu’à la Société Suisse de Spéléologie pour l’assurance initiation qui couvre tous les participants. Mes remerciements vont également à l’APVRL pour sa confiance renouvelée chaque année, et enfin, à tous les jeunes participants, dont la bonne humeur, l’enthousiasme et la participation ont, je l’espère, autant contribué à leur propre plaisir qu’au nôtre.
Vivement l’édition 2024.
Olivier Crausaz
(Toutes les photos sont publiées avec l’autorisation des représentants légaux.)