La température est encore agréable lorsque nous arrivons au rendez-vous de 9h. à la gare de Cheseaux.
La plupart des participants sont présents, seuls deux manquent à l’appel. Si un s’était désinscrit quelques jours plus tôt sans que l’information nous parvienne, l’autre ne se présentera pas. Dommage pour lui, ou plutôt pour elle.
Autre surprise, ce n’est pas un, comme annoncé, mais trois participants et participantes qui nous viennent d’Ukraine. Ils se lieront rapidement d’amitié et cela améliorera encore la cohésion du groupe. Heureusement, ils parlent tous parfaitement anglais, ce qui est le cas également au niveau des accompagnants (enfin presque). Il n’y aura donc aucun problème de communication entre nous.
Cette année, un petit changement de planning est testé. Au lieu de partir directement sur les lieux de l’excursion, nous nous rendons d’abord au local spéléo afin de visionner le film tourné lors de la découverte de la partie, aujourd’hui protégée, de la grande grotte aux Fées.
Une fois la séance cinéma terminée, toute l’équipe passe par le local matériel afin de recevoir l’équipement nécessaire et vérifier si celui apporté est conforme à ce qui a été demandé.
Une fois tout le monde prêt et équipé, c’est le départ. Autoroute direction Vallorbe où nous arrivons sur place une demi-heure plus tard environ. Nous retrouvons alors Sandy et Yves qui nous y attendent déjà.
Le parking situé le long de la route menant à la Vallée de Joux étant toujours occupé par les travaux d’assainissement de la paroi, nous sommes obligés de stationner en bas, au même endroit que les visiteurs des grottes de l’Orbe et monter à pied jusqu’à la grotte aux Fées. Par ces températures caniculaires, avec sac à dos, bottes aux pieds et doudoune sous le bras, notre cortège n’est pas sans attirer l’attention amusée des promeneurs.
Tout se passe bien pendant la montée. Une fois en haut, chacun profite de la fraicheur, inattendue pour les néophytes, du porche d’entrée, pour reprendre son souffle et s’équiper pour le début de notre activité. Après un rapide briefing bilingue, c’est le départ sous terre où la température continue à dégringoler jusqu’à rapidement atteindre les 5 à 6 degrés. La doudoune commence alors à prendre toute sa légitimité pour certains.
Ayant visionné le film avant l’exploration, nos jeunes spéléos peuvent rapidement se rendre compte du travail colossal effectué pour découvrir l’entrée de cette cavité. Les tas de pierres de ça et là témoignent encore aujourd’hui des tonnes de roches qu’il a fallu creuser, dégager et évacuer il y a une vingtaine d’année.
Nous passons ensuite la porte qui protège ce site aujourd’hui et les choses sérieuses commencent. Un premier passage bas qui fait rapidement comprendre à nos genoux qu’ils ne vont pas passer une journée de tout repos. Nous traversons ensuite plusieurs salles ou les stalagmites et stalactites observées dans le film du matin se présentent à nous dans toute leur splendeur. Chacun faisant bien attention de ne rien endommager.
Puis, c’est le passage de la souricière qui se présente à nous. C’est un petit boyau très bas, à l’entrée très étroite, d’une dizaine de mètres de long où il faut évoluer à plat ventre. C’est malheureusement là qu’une des participantes va trouver ses limites et ne souhaitera pas aller plus loin. Sandy se charge alors de la ramener à l’extérieur pour rejoindre Guy, notre gardien de matériel qui nous attends dans le porche d’entrée.
Pour les autres, tout se passe pour le mieux. Arrivés à la salle du miroir, nous faisons une petite pause puis continuons en direction du lac des fruits défendus. Juste avant d’atteindre celui-ci, nous explorons la « polaire », une petite galerie parallèle, assez boueuse et humide que seul le niveau extrêmement bas de l’eau cette année nous permets de visiter facilement. Nous nous trouvons rapidement devant un autre petit lac qu’il faut traverser pour aller plus loin. Nous laissons alors le choix aux participants s’ils veulent continuer ou repartir en direction des fruits défendus. Pour notre plus grand plaisir, presque tous souhaitent continuer, malgré la couleur et la température de l’eau, et le niveau dépassant largement la hauteur des bottes. Leurs sourires à leur retour nous prouvent qu’ils ont pris la bonne décision.
Nous rejoignons le lac des fruits défendus par un petit passage bas nécessitant un peu de ramping dans la boue, ce qui finit d’uniformiser la couleur des habits. Une fois sur place, et tout le monde assis, nous pratiquons le fameux exercice dit « du noir absolu » déjà expliqué dans les résumés des années précédentes. Nous profitons également de la présence de jolies concrétions pour faire quelques photos souvenirs afin que chacun puisse partager son aventure avec famille et amis ces jours prochains.
Habituellement, lors de la traversée de ce lac, le niveau de l’eau atteint facilement la taille, voir même la poitrine. Cette année, la sécheresse est telle que celui-ci ne dépasse pas le niveau des chevilles, du jamais vu ! Malgré une forte envie d’aller plus loin, c’est la montre qui met un point stop à notre progression. Car tout ce que nous avons fait dans un sens… il faut le refaire dans l’autre !
Le retour se passe sans aucun problème et tout le monde retrouve bientôt la lumière du jour et la joie d’un casse-croûte tout proche et tant mérité. Une dernière photo de groupe pour la postérité et on se débarrasse des affaires d’explorations devenues un peu trop chaudes par ces températures d’extérieur retrouvées.
Une fois les estomacs bien remplis, tout le team redescends jusqu’au parking, toujours sous le regard amusé des badauds, mais cette fois plus pour la couleur que pour le style des vêtements.
Nous disons au revoir à Sandy et Yves qui repartent rejoindre leur Vallée de Joux et à Sébastien qui n’habite qu’à quelques kilomètres seulement de la grotte.
Nous arrivons à Cheseaux à 16h50 et avons juste le temps de montrer aux participants sur la topographie des Fées le trajet qu’ils ont parcouru. Environ 500m sur les 35km que compte la grotte, il y a encore de quoi progresser…
17h, il est l’heure de rendre tout ce petit monde à leur parents respectifs et la journée se termine. Chacun peut entreprendre sa corvée de lessive, et y a du boulot !
Pour ma part, je tiens à remercier Sandy, Yves, Guy, Sébastien, Valery, Cédric et Mathéis pour leur aide et leur participation à cette journée, La société suisse de spéléologie qui nous permet d’assurer tout ce petit monde et de pratiquer cette sortie en tout tranquillité, le spéléo-club de Cheseaux pour la mise à disposition de tout le matériel nécessaire et l’APVRL pour faire exister ce type de journée.
Et finalement un grand merci et un grand bravo à tous les jeunes participants qui ont eu, je l’espère, autant de plaisir à vivre cette aventure que nous à leur faire partager notre passion.
Rendez-vous au mois d’Août pour la deuxième session.
Olivier Crausaz
Toutes photos sont publiées avec l’accord des représentants légaux.
Superbe article
Merci Olivier pour ton engagement
Bel article, super récit !
Merci Olivier pour cet engagement au service de la jeunesse. Passeport-Vacances super bien organisé.
Je suis d’avis que l’article (et les photos) devraient être envoyés au journal local !