C’est un été caniculaire qui nous sert de décor pour ce premier passeport vacances 2023.
Ces conditions seront parfaites pour la grotte de la cascade à Môtiers, notre terrain de jeu pour cette édition.
Si la météo particulièrement aride de ce début d’été peut s’avérer difficile pour la nature, c’est de bon augure pour nous. Cela nous permettra certainement d’explorer le syphon triangle, rarement visitable car souvent rempli d’eau jusqu’en haut.
Mais commençons dans l’ordre chronologique. C’est comme d’habitude à 9h et sur la place de la gare de Cheseaux que nous accueillons nos aventuriers du jour. A part une absence maladie et une absence oubli, tout le monde est présent à l’heure et motivé. Après avoir pris congé des parents, nous nous rendons au local du club pour procéder à un rapide contrôle de l’équipement demandé et à la distribution du matériel spécifique à la spéléo.
Il est à peine 9h30 lorsque nous prenons la direction du Val de Travers et arrivons sur place une bonne heure plus tard. Tout le monde s’équipe, un p’tit passage derrière un arbre pour certains (il n’y a pas de toilettes dans la grotte) et c’est parti pour les 300 mètres qui nous sépare de l’entrée de la cavité.
Nous constatons le long du chemin que la rivière qui nous sert habituellement de chambre à lessive à la sortie est totalement à sec. Tant pis, on trouvera une autre solution.
Un dernier briefing à l’entrée avec les instructions de sécurité et d’évolution, tout le monde enfile ses gants, met son casque, allume sa lampe, ferme sa veste et c’est parti pour le monde souterrain.
Il ne faut que quelques mètres pour que la température passe de 25 à 6 degrés et que la lumière du jour cède sa place au noir le plus complet. Seuls les éclairages de nos lampes frontales nous permettent de voir ou poser les pieds.
La grotte n’ayant pas beaucoup changé de configuration ces 50’000 dernières années, nous évoluons facilement jusqu’à la fin de la deuxième partie, non sans faire quelques petites pauses pour s’assurer que tout le monde progresse sans problème.
La troisième partie débute par une petite escalade de quelques mètres. Si celle-ci peut se gravir sans matériel, nous équipons quand même les enfants d’un système de sécurité pour cette montée. Nous ne voulons prendre aucun risque et préférons également que nos spéléos en herbe se sentent en sécurité et en confiance. Tout le monde passe cette difficulté sans le moindre problème et nous pouvons aborder le fameux corridor de boue.
Si le climat sec du moment va nous permettre d’aller plus loin que d’habitude, il rend en revanche la glaise particulièrement collante et nous galérons plus que d’habitude pour arriver en bas de ce couloir. Ceux qui ont opté pour les baskets, malgré les consignes de les éviter, vont rapidement regretter leur choix. Une des exploratrices en herbe va même tester involontairement la position « à plat ventre dans la boue ». Elle avait parié à l’entrée qu’elle serait la plus sale en ressortant… je pense qu’elle vient de gagner son pari !
Comme espéré au début, le syphon est totalement vide et nous pouvons faire le pont entre la 1ère galerie pour descendre et la 2ème pour remonter. Seul 1 des participant ne se sent pas de faire cette dernière descente. Je reste avec lui en haut tandis que le reste du groupe profite du privilège rare de pouvoir explorer cette dernière galerie qui marque le point d’orgue de notre visite.
Une fois tout le monde ressorti du syphon, nous rebroussons chemin en direction de l’entrée. Le corridor de boue va finir de mettre à rude épreuve la patience de certains. Mais heureusement, il nous rendra toutes les chaussures qu’il a essayé de garder prisonnières, non sans efforts.
Il nous faut encore une bonne heure pour apercevoir la lumière du jour, et la chaleur qui va avec. Tout le monde est pressé de retourner au parking pour :
-enlever les habits qui ont changé de couleur et doublé de poids (c’est lourd la boue…)
-nettoyer les mains et le visage grâce à la fontaine du parking
Vider les vessies qui ont résisté plus de 3 heures.
Et surtout…..
-REMPLIR LES ESTOMACS !!!
Une fois toute l’équipe rassasiée avec ce pique-nique au combien mérité, nous prenons le chemin du retour et arrivons à Cheseaux vers 17h15. Il reste trois quart d’heure à chacun pour se défouler dans notre parcours du combattant ou pour découvrir le reste de nos installations ainsi que la topographie de la grotte aux Fées de Vallorbe. Histoire de se mettre l’eau à la bouche pour l’année prochaine.
Il est 18 heures et c’est le moment pour chacun de retrouver leurs familles, soit au local soit à la gare. La suite de la journée sera constituée par une énorme douche et une énorme lessive, mais nous n’avons plus de rôle à jouer pour cette partie !
Je finirai comme d’habitude pas adresser mes remerciements à mes collègues du Spéléo-club de Cheseaux, Bernard, Yves, Valery-John, Cédric, Mateis, Sandy et Guy pour leur participation à cette journée. A l’APVRL pour la mise sur pied de ce genre d’évènements, à la SSS qui nous permets d’assurer tout ce petit monde gratuitement pendant l’exploration et enfin à tous nos jeunes participants à cette journée qui en ont fait, grâce à leur enthousiasme, leur bonne humeur et leur plaisir, une franche réussite.
Rendez-vous au mois d’Août pour l’édition no 2
Olivier Crausaz