À l’assaut des Grottes de Vallorbe : Une journée d’aventures souterraines
Le soleil de plomb du mois d’août n’aura pas eu que des inconvénients : il nous a au moins épargné une quelconque montée des eaux souterraines, ce qui tombe bien pour notre deuxième édition du Passeport Vacances Spéléo ! Comme en juillet, c’est dans les grottes de l’Orbe, à Vallorbe, que notre aventure va avoir lieu.
Le début de la journée se déroule comme une mission bien rodée : récupération des jeunes aventuriers à 9h, courte marche jusqu’au local pour s’équiper, puis chargement dans les véhicules et départ pour les grottes, où le monde souterrain nous attend. Dès les premiers mètres, une ambiance de camaraderie s’installe. Contrairement aux années précédentes où il faut parfois briser la glace avec quelques questions, cette fois-ci, la magie opère toute seule. Un jeu vidéo en ligne en commun, et voilà que nos jeunes explorateurs deviennent instantanément complices. À tel point que le seul qui n’a pas pipé mot pendant tout le voyage, c’est moi…😊
Arrivés à Vallorbe, l’excitation est palpable. Les enfants, les yeux brillants, attendent impatiemment de se lancer dans l’aventure. Équipés et prêts, nous posons pour la traditionnelle photo à l’entrée, marquant le début de notre exploration.
Avant de plonger dans les ténèbres, nous prenons un moment pour leur montrer et expliquer la résurgence de l’Orbe, par où sont passés les plongeurs qui ont découvert la grotte.
La visite commence avec une première escalade derrière la majestueuse « Cathédrale », avant de se faufiler à travers différentes galeries. Lorsque nous atteignons le long toboggan glaiseux, l’excitation monte d’un cran. Les enfants se lancent avec enthousiasme. L’ambiance devient rapidement joyeuse et complice, chacun prenant plaisir à découvrir ce monde souterrain en laissant derrière lui toute notion de propreté.
Les enfants découvrent également que leurs vestes ne servent pas seulement à les garder au chaud, mais aussi à essuyer la boue de leurs gants car il est bien sûr hors de question de le faire sur les parois de la grotte, délicatement sculptées par la nature pendant des siècles.
La suite de l’expédition nous conduit à travers une série de galeries plus différentes les unes que les autres. Avec, entre autres, la traversée de la « piscine », un petit lac surplombé d’une échelle métallique, qui prend des airs de défi aquatique. Les dernières pluies nocturnes ont gonflé le lac, submergeant partiellement la passerelle. C’est alors que ceux qui avaient négligé leurs bottes comprennent vite leur erreur. Mais heureusement, Yves, tel un chevalier des cavernes, fait traverser les enfants sur son dos pour éviter les pieds trempés.
Nous faisons l’impasse sur le premier siphon pour attaquer directement la seconde ascension vers le siphon des blocs n°2. Le chemin est étroit, bas de plafond, et surtout très boueux, forçant tout le monde à progresser à genoux. C’est alors que l’esprit d’aventure prend le dessus : la boue devient un terrain de jeu où chacun redouble d’imagination. Les enfants, ravis de pouvoir se salir sans craindre de se faire gronder, se mettent à glisser, à rouler, et même à se lancer dans des batailles amicales, certains ne laissant aucun recoin de leurs doudounes échapper à cette transformation esthétique.
Le siphon des blocs no 2 est atteint et marque le moment de rebrousser chemin.
Le retour à travers le passage boueux se transforme en véritable festival de la saleté. Les enfants en profitent à fond, riant aux éclats, transformant chaque marre de boue en une nouvelle opportunité de s’amuser. Certains finissent carrément à plat ventre dedans.
Le joli cortège multicolore du début ayant maintenant fait place à un cortège beaucoup plus monochrome, brunâtre et dégoulinant, nous ressortons de ce terrain de jeux pour une galerie un peu plus sèche. Tout le monde profite d’un ravitaillement bienvenu suivi par le traditionnel exercice du noir absolu. Nous poursuivons ensuite notre retour, l’occasion pour les enfants de constater à quel point une grotte peut être radicalement différente dans un sens ou dans l’autre. Certains ont de la peine à croire qu’il s’agit du même chemin emprunté un peu plus tôt, mais dans l’autre sens. Chaque gouille traversée au retour nous donne l’occasion de laver un peu les bottes. Une fois revenu à la cathédrale, nous équipons malgré tout chaque participant avec des sur-chaussures afin de ne pas salir les passerelles publiques que nous devons emprunter jusqu’à la sortie.
Dehors, les températures estivales nous rappellent que l’aventure touche à sa fin. Une dernière photo, un retour au parking pour se changer, se nettoyer, se soulager et surtout…se rassasier !
Il est déjà temps de reprendre la route et à 17h45, nous sommes de retour à Cheseaux. Le temps d’une démonstration de notre machine à nettoyer les cordes « faite maison », et il est temps de rendre nos jeunes spéléologues à leurs familles respectives, la tête remplie de souvenirs et, sans doute, de rêves karstiques.
Cette journée n’aurait pas été possible sans l’aide précieuse des membres du Spéléo-Club de Cheseaux : Chloé, Christine, Yves, Valery, et moi-même. Un grand merci également à la Société des Grottes de Vallorbe pour leur accueil, à l’APVRL pour perpétuer ce genre d’activités, et à la Société Suisse de Spéléologie qui nous permets d’assurer tout ce petit monde.
Pour conclure, un immense bravo à tous nos jeunes explorateurs ! Nous espérons que cette aventure restera gravée dans leur mémoire et qu’ils auront éprouvé autant de plaisir à la vivre que nous à les accompagner. Rendez-vous l’année prochaine pour l’édition 2025 !
Olivier Crausaz
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